Faire face au temps qui passe, prendre conscience de son corps
C’est la 3 fois que j’ai ces longues conversations entre femmes et que ça me sonne. Il y a une forme de déni mais surtout de connaissance et de prise de conscience qui amène ces 3 jeunes femmes à prendre des décisions aussi tardives. Enfin 2 d’entre-elles, la seconde, je l’ai encouragé à fond à congeler ses ovocytes. Elle venait de se séparer, avait 35 ans, voulait gagner encore plus d’argent et prendre des postes à responsabilité et se demander si le jeu en valait la chandelle.
Evidemment que “oui”. Ma réponse est sortie, péremptoire, claire et incisive. Nous étions assises dans une brasserie Avenue Hoche. Je venais de commander ma première entrecôte – frites que suivra rapidement un moelleux au chocolat. J’avais hâte d’avoir mon dessert devant moi. Avant le confinement, j’avais entre mes mille et un délires parisiens de tester les moelleux au chocolat afin d’arriver à mon top 5 dans Paris.
Être femme, c’est admettre que la nature a forgé notre corps à avoir une fin de la fertilité
Revenons à la réalité. La réalité des femmes. La réalité que sera celles de nombreuses femmes demain. Je parle par expérience. Pas la même expérience que celles que je vais vous raconter mais quand même. Je parle par l’expérience de mon corps.
Je ne saurai dire à quoi ça sert. Je ne sais pas pourquoi il en est ainsi. Mais voilà c’est ainsi, selon notre biologie personnelle, il arrive un âge où les chances d’avoir un enfant sont fortement diminuées. Ainsi Natalia, Jasmine et Awa y ont été confrontées de façon vertigineuse. Un de ces vertiges qui ressemblent au lendemain d’une gueule de bois.
Madame, vous n’avez plus que 4 ovocytes. Vous avez 43 ans dans 2 mois, vos chances sont minces
Le Gynécologue venait d’annoncer la sanction à Awa. Face à son regard vide, il a rajouté : “en tout cas en France.” “Vous ne pouvez plus être prise en charge par la sécurité sociale”.
Après sa dernière fausse couche, Awa venait de se séparer de son conjoint, puis le COVID-19 est passé par là. Le temps de revenir à la réalité et se projeter dans l’avenir, les 43 ans sont arrivées vite.
Natalia a rencontré Igor il y a 5 ans. Il était en couple, partagé entre cet amour fou et soudain et une relation stable bien ancrée dans sa vie sociale. 2 ans après, ils étaient en couple et ont décidé de faire un enfant. La question d’un parcours de PMA est vite arrivée, Natalia avait déjà 41 ans. Vous devinez la suite en tenant compte du ton de mon article. Ils se sont résignés à ne pas avoir d’enfants, tout en laissant à la nature le soin de leur faire la surprise si le coeur lui en dit. Natalia m’a toujours dit : je veux avoir un enfant. Et ce alors même qu’elle n’avait pas encore trouvé l’âme.
J’étais déjà mariée avec une vie professionnelle stable, faisant la danse du crabe en me demandant si je voulais vraiment, de façon certaine et irrévocable, sans contrainte parentale ni maritale avoir un enfant. Je mesure la chance que j’ai eue en regardant ma boule explosive de de 2 ans et demi. J’ai 42 ans.
Que vous dire pour Jasmine ? Excellente Ingénieure de son Etat, ayant travaillé sur les plus beaux projets, dans un milieu d’hommes, devenue Directrice Grand Ouvrage dans le milieu du BTP. Un métier rude avec un temps long, fait de multiples déplacements de part le monde, rendant complexe la possibilité de trouver son conjoint, se mettre en couple et faire des projets. 44 ans et Jasmine voulait son enfant. Elle disait un grand “Merde” à la loi en France qui l’empêchait d’en avoir un. Qu’à cela ne tienne, elle ira à Barcelone, à Madrid, à Nicosie ! Elle l’aura cet enfant.
En partageant avec vous ces trois vécus de mes amies et connaissances, bien d’autres exemples me viennent en tête. Ces exemples m’encouragent à vous dévoiler le fond de ma pensée. Non je ne dis pas ça pour rien. Je vous le partage parce que pour être la femme accomplie que vous avez choisi d’être. Vous devez maîtriser votre destin. Celui de devenir mère en fait également partie. C’est le vôtre, il n’est partagé avec personne. C’est votre choix. Si vous savez de façon certaine que vous ne voulez pas avoir d’enfants, don’t act. Si vous êtes dans le doute, que vous n’avez pas encore trouvé le bon compagnon, que vous priorisez pour le moment d’autres pans de votre vie, que vous voulez avoir un enfant plus tard… N’y allez pas par quatre chemins : congelez vos ovocytes ! Alleluïa ! La loi le permet enfin en France. Préservez votre fertilité. La science le permet. Nous reviendrons sur nos états d’âmes, l’éducation et la religion plus tard. Pour le moment, agissez, renseignez-vous. Donnez-vous le choix. Personne le fera mieux que vous !